Au Nord, les aurores floréales
Au nord, les aurores
A la structure réticulée d’un territoire de marée douce
le ciel s’abat dans le vacarme cinématique de nos bouches
le vent balaie, fait criser le blues des roseaux qui plient.
S’érige un au delà de l’autre où le regard est le seul qui touche et puis
nos sens vont vers le sol et trouvent moyen d’enraciner,
la peur végétalisant de nouvelles idées.
Dans la mer de Java les humeurs voltaîques,
les pensées endémiques sont passées à tabac,
cybernent les louves et baise l’écume,
lourd d’éclats d’acier, l’émail des dents brisé,
le visage tuméfié par l’écran de contrôle, contrôle d’intimité, contrôle d’intensité,
contrôle surprise au dédale sous l’ombrelle, protège des cécités et des lueurs aux ruelles.
Bravons l’interdiction, bravons l’ôde électrique qui s’émule dans la peau
bravons enfants de l’apatride, les jours de clore d’où rien n’éclos.
On nous parle de civilisation, d’une grande société des idées, du progrès,
de la morale, des techniques, qui pensent le monde, érigent les valeurs et régulent nos pulsions. On nous parle de civilisation, on l’oppose aux barbares d’hier et d’ailleurs, aux instincts primitifs et stagnants, aux fantasmes nomades à la longueur du temps, des saisons et des heures.
Pourtant, pourtant, chaque jour qui passe, chaque interpellation dans les zones sans faveur,
chaque place en ruines où nos yeux pleurent où nos bouches se musellent sans aucune sommation, chaque fois que la justice s’abaisse en d’habiles contorsions, chaque fois qu’on perd souffle, chaque visage éborgné donne à voir la faiblesse de cette grande société.
A tous les discours on nous fait la promesse d’un pouvoir partagé : le pouvoir nous partage. A tous les discours on nous dit les pouvoirs séparés : le pouvoir nous sépare
On nous parle de confiance pour nous rendre espérant, vulnérable, inactif.
Nous forcer à ne plus rien comprendre, controler nos visions, maitriser nos désirs à coup de battes, de pubs, de dogmes, de pop corn chimique, pratique, instantané.
La croissance est notre seule trajectoire, ponctuée par l’obligation d’élire, dans un orgasme de république simulée, le mal qui domine, écrase, annhile.
Au Nord, les aurores floréales
Au nord, les aurores
« La poésie peut se passer des illusions, le rock’n’roll fricoter avec les belles paroles, la phrase tanguer sur le fil de
riffs acérés et l’espoir parfois se teinter de noir. Qu’importe… Lili Marleen est un mot de passe pour oreilles exigeantes et non domptées. »...more
Poet Douglas Kearney and composer/producer/drummer Val Jeanty link up for a a compelling LP that feels like the written word come to life. Bandcamp New & Notable Mar 30, 2021